Si beaucoup connaissent le travail de Siegfried en matière de fabrication d’armes, peu savent qu’il doit son talent à son père, le nain Geirfres. Bien que Siegfried en exagère énormément les exploits, Geirfres n’en était pas moins un excellent combattant et un artisan aguerri.

Geirfres avait passé son enfance dans les montagnes de Righul, au nord d’Arakas, dans un clan prospère. Il y avait appris le travail de la forge ainsi que le maniement du marteau de guerre, arme de prédilection du clan. Mais, contrairement à la majorité des nains, Geirfres se sentait oppressé par les parois omniprésentes des grottes : il devait sûrement être le seul nain claustrophobe du royaume, voir même d’Althéa.

À cette époque, la Lune et la constellation du Centaure étaient alignées dans la nuit, et les nains se fortifiaient car leurs devins avaient prédit le retour imminent de l’Haruspice et de ses hordes de démons. Mais Geirfres n’en avait cure, et il quitta son clan pour vivre une vie d’aventure, loin des soucis et de la vie militarisée des autres nains.

Armé d’un marteau qu’il avait lui-même forgé, Geirfres combattait sans relâche gobelins et orques qui avaient le malheur de croiser son marteau. Siegfried aime raconter que son père en tuait plusieurs milliers par jour, mais même s’il exagère Geirfres était certainement devenu le pire cauchemar de nombre d’entre eux.

Durant ses voyages à travers Arakas, Geirfres fit plusieurs halte à HavreClair et Hurlevent. Et quand il sentit que le temps venait pour lui de rejoindre ses ancêtres, il décida de léguer son savoir aux humains. On dit qu’il choisit un enfant dans chacune des deux cités de l’île et les emmena avec lui dans un lieu perdu des mémoires. L’un d’eux s’appelait Seban Forgelot, de l’autre je n’ai pas retrouvé le nom. Là-bas, il les forma pendant plusieurs années à l’art de la forge et de l’enchantement des armes. Et avant de les quitter, il les bénit d’un sortilège qui effacerait l’emprise que le temps aurait sur eux. Certains disent un jour avoir croisé Un marchand errant ou Un commis voyageur et que leur savoir sur la forge était énorme.

Bien qu’il eut senti sa fin venir, il lui restait encore beaucoup de temps du point de vue d’un humain. Et c’est à HavreClair, village de l’île qu’il préférait, que Geirfres alla s’installer. Les humains n’avaient encore que des outils rudimentaires lorsque Geirfres ouvrit son échoppe, et son succès fut immédiat. Le vieux nain finit même par se laisser gagner par l’amour, séduit par le charme d’une jeune humaine.

Leur amour fut fort, leur amour fut vrai, et c’est béni par les dieux que Geirfres épousa Sénia, car c’est ainsi qu’elle se nommait. L’armurerie ne désemplissait pas, Sénia vendant la production de Geirfres. Pour se détendre, Geirfres continua la chasse aux gobelins et toute autre créature malveillante croisant son chemin. Les rumeurs prétendent que c’est lui qui captura Darkfang, le dragon de HavreClair et lui fabriqua l’enclos près de la fontaine de la cité. D’autres racontent qu’il aida le dragon blessé et s’en fit un ami, lui demandant de veiller sur la cité où il logeait. Mais tous s’accordent pour dire que Geirfres était en possession d’une dent du fameux dragon… trésor de guerre ou cadeau ?

Mais un jour Geirfres ne rentra pas de son escapade à l’heure dite. Sénia ne s’en inquiéta pas outre mesure, pensant que son mari avait flairé une piste qu’il ne voulait pas lâcher de sitôt. Les jours passèrent et Geirfres ne revint toujours pas. Les plus braves du village formèrent une équipe qui partit en quête du forgeron. Et il ne trouvèrent aucune trace de Geirfres, ni d’aucun nain d’ailleurs. Tous semblaient avoir disparu.

Malgré tout, une note de bonheur égailla la vie de Sénia. Elle était enceinte et dans quelques semaines elle donnerait la vie. Ainsi naquit Siegfried. Il fut élevé dans la mémoire de son père, Sénia lui enseignant les rudiments de savoir qu’elle avait. Siegfried grandit vite et le sang nain qui coulait dans ses veines le rendit plus fort et plus résistant que la plupart des hommes de HavreClair. Pourtant, il n’était pas attiré par l’aventure, mais par la forge de son père, alors fermée.

Pour son quatorzième anniversaire, sa mère lui offrit un coffret que son père avait laissé à son intention pour cette date. Le coffret contenait un vieux grimoire racorni, une espèce de dague en corne et une enveloppe. Siegfried prit l’enveloppe et lu la lettre. Le grimoire contenait tout le savoir de son père en matière de forge, et la dague était en réalité une dent de dragon.

Le temps passa et Siegfried devint le meilleur forgeron que HavreClair eut connu depuis la disparition de Geirfres. Sa mère étant morte, Siegfried était maintenant seul pour assurer le bon maintient de la boutique.

Des générations ont passé et Siegfried est toujours le forgeron de HavreClair, le sang qui coule dans ses veines le garde invariablement jeune aux yeux des autres habitants. Aujourd’hui il est associé avec Rolph, Fali et Halam Tors dans la Guilde des Marchands de HavreClair, présidée par Edgar Gimplestratten. Vous le retrouverez à son échoppe, juste à gauche du temple…

La nécromancie ne fut interdite de pratique et d’apprentissage que peu de temps après le couronnement du Roy Théodore XIII. Afin d’affirmer son pouvoir et se démarquer de son père, le Roy Théodore décida de renommer tous les nobles chargés de diriger les différentes cités du royaume. Lors de la nomination de la Duchesse Solweig, un jeune magicien utilisa un sort identifié comme étant du type « dard de feu » sur son altesse royale. Suite à cet acte qui fut pris comme un attentat contre le Roy, celui-ci interdit immédiatement l’usage de toute forme de magie offensive. Ce type de magie fut injustement nommée « Magie noire » car elle avait pour but d’infliger des douleurs aux adversaires de son utilisateur, à l’opposé de la « Magie blanche » qui octroyait soins et protection.

Suite à cet édit, le Roy lança une terrible opération visant à emprisonner tous les praticiens d’une telle magie, et ce fut le Maître d’Armes William qui eut la lourde tâche d’enquêter et d’arrêter les fautifs. Au cours de ses enquêtes, William alla à la Tour des Mages de HavreClair afin d’emprisonner Uranos et ses disciples car il était de notoriété publique qu’ils enseignaient cette magie. (Étonnamment il semble qu’Araknor n’ait subit aucun châtiment, ni aucune poursuite à cette époque) Mais Uranos ne se laissa pas prendre par le Maître d’Armes et se téléporta en sécurité avec ses disciples.

Des jours passèrent, et William restait bredouille. Une résistance menée par Uranos s’organisa pour que ne se perde pas le savoir des arcanes. Les gens qui voulaient absolument apprendre la magie recherchaient les résistants qui leur indiquaient la position d’Uranos et de ses disciples. Et jamais William n’eut vent de cette organisation. Ceux-ci s’étaient mis à l’abri dans la cave de HavreClair, protégé par les atrocités qui en gardaient l’entrée.

Il émergea alors un groupe d’aventuriers issus de toutes les religions, courants d’idées et professions. Ce groupe marcha jusqu’au château royal à CielArgent pour plaider la cause des mages auprès du Roy, prétextant entre autre qu’il ne fallait pas châtier tous les mages du royaume pour un seul fautif. La discussion dura des heures et devant la ténacité et les arguments de ce groupe, le Roy céda.

Sa majesté Royale Théodore XIII annonça alors que dans sa grande clémence (ou plutôt parce qu’il s’était rendu compte de sa stupidité) il annulait l’édit qui interdisait la magie noire, mais en ajoutant un bémol : l’art noir de la nécromancie ne serait pas réhabilité jusqu’à nouvel ordre. Il suffisait de voir ce que Jarko avait fait de cet art pour comprendre la décision de son altesse. Tous ces morts vivants qui attaquaient les villes et envahissaient montagnes et cimetières prouvait bien le danger de la pratique de cet art. Le Roy trouva cela suffisant pour interdire l’art des ombres.

Ainsi donc, voilà les raisons pour lesquelles la pratique et l’apprentissage de la nécromancie sont interdits. Prenez garde, jeunes aventuriers, si vous vous engagez vers le versant noir de la magie…

Édit officiel du Roy :

« Moi, Roy Théodore XIII, proclame solennellement qu’à compter de ce jour, la Nécromancie est formellement interdite sur l’ensemble du Royaume de Goldmoon. Expression directe de l’Haruspice, la Nécromancie sera dorénavant considérée comme telle, et toute personne pratiquant, étudiant ou enseignant cette magie maudite sera reconnue coupable de Nécromancie et traitée de la manière adéquate.

Toutefois, nos sujets qui maîtriseraient aujourd’hui ces sortilèges sans jamais les avoir utilisés, ne seront pas pourchassés pour l’instant. En cas de nouvelle preuve aggravante des maléfices attachés à la connaissance de la Nécromancie, ce dernier point pourrait être révoqué.

Proclamé ce soixante-quatrième jour du printemps, huitième année de règne de la première dynastie de Théodore le Bon. »

Le Roy Théodore.

C’est par une nuit sans lune, une nuit d’un noir absolu, qu’est né dans une clairière, non loin de HavreClair, Araknor. Né sous la bénédiction de Syl, Araknor fut accepté comme apprenti à la Tour des Mages de HavreClair. C’est dans celle-ci qu’il rencontra l’ami avec qui il partagerait les 15 années de sa vie à venir : Jarko.

Ils étaient les meilleurs de leur promotion, prouvant leur valeur dans presque toutes les arcanes de la magie, notamment la nécromancie. Ils passaient souvent leur temps libre au cimetière de HavreClair à tester les derniers sortilèges qu’ils venaient d’apprendre quelques heures auparavant.

Mais quelque chose rongeait le cœur d’Araknor : dans quelque matière que ce fut, Jarko était toujours le meilleur, et Araknor toujours second, ses talents restant dans l’ombre de ceux de son ami. Pourtant, dans les premières années, rien dans l’esprit d’Araknor ne le disposait à ce qui arriva.

Jarko venait de fêter son vingtième anniversaire, âge qu’Araknor avait déjà atteint quelques mois plus tôt, et ils arrivaient au terme de leur apprentissage. Et Araknor supportait de moins en moins d’être effacé au profit de son benjamin. Depuis quelques temps maintenant, Araknor passait toutes ses nuits dans la bibliothèque de la Tour, et la veille de l’anniversaire de Jarko, il découvrit un vieux grimoire poussiéreux, qui semblait avoir été oublié dans un coin sombre de la bibliothèque. Il racontait que dans le plus terrible lieu où la nécromancie avait frappé, La Crypte d’Arakas, à quelques lieux au nord du Camp Gobelin, se trouvaient les restes de l’homme qui avait été l’un des plus grands Nécromants de toutes les mémoires : Mortimer le Cadavérique. Il devint évident pour Araknor que le livre de sorts devait se trouver près du corps de son propriétaire, et pour prouver sa valeur, il le ramènerait à ses professeurs et il évincerait Jarko de son statut de meilleur élève.

La fête battait son plein quand Araknor décida de la quitter. Cela fut une erreur, car Jarko, qui avait repéré les escapades nocturnes de son ami, vit aussi que celui-ci avait disparu de sa fête. Il ne mit pas bien longtemps à le retrouver, dans ses appartements en train de préparer ses bagages. Araknor ne put mentir à Jarko, qui décida de l’accompagner. Cette fois s’en était trop, Jarko allait encore une fois lui voler la vedette, peut-être pourrait-il avoir un accident dans ce si dangereux voyage.

Après de nombreuses heures de marche, ils arrivèrent enfin en vue de la grotte. Ils étaient encore relativement en forme, ayant contourné le Camp Gobelin au lieu de gaspiller leurs sorts bêtement. Activant leur anneau, de lumière pour Araknor, et de ténèbres pour Jarko, ils entrèrent dans la Crypte. Dedans la surprise fut totale : jamais ils n’avaient vu autant de morts-vivants réunis dans un même espace. Quelle puissance devait avoir celui qui avait créé tout cela ! Détruisant sans ménagement squelettes, zombies et momies, ils découvrirent enfin le corps de Mortimer, transformé en une caricature de squelette, sûrement un échec de son sortilège pour le transformer en liche, et son grimoire gisait à ses pieds. Araknor ne vit jamais la lueur de convoitise s’allumer dans les yeux de Jarko. Les combats aidant, épuisés par les nombreux sortilèges qu’ils avaient usés, les deux sorciers devaient vite trouver un endroit pour se reposer, sinon ils s’exposaient à une mort certaine.

Ils établirent leur camp de nuit à quelques mètres de la crypte, au milieu d’une clairière protégée par leurs sorts, où ils devaient être protégés des agressions extérieures. Mais Araknor n’avait pas fini de ruminer la présence de Jarko, et il décida de l’éliminer cette nuit-là. Apparemment Jarko avait eut une autre idée, et, se réveillant en pleine nuit pour mettre son plan à exécution, Araknor surpris Jarko en train de s’emparer du grimoire. La colère d’Araknor éclata, et il lança un puissant sortilège de drain de vie sur celui qui pendant des années avait été un compagnon, un ami, presque un frère. La vie fuyant son corps, Jarko réagit d’instinct en envoyant sur son adversaire une pluie acide d’une rare violence, défigurant le visage d’Araknor. Le combat fut bref, la douleur ayant fait perdre conscience à Araknor. Mais il allait marquer à jamais les deux hommes : Jarko était devenu si maigre et avait l’air si malade, qu’il était presque devenu ce qui le fascinait le plus, un mort-vivant, lui faisant gagner son surnom : le Décrépit ; et Araknor fut si défiguré que jamais plus personne ne vit son visage, aujourd’hui toujours caché derrière un masque.

Encore maintenant, Araknor cherche à se venger, il se terre derrière le temple de HavreClair, demandant aux jeunes aventuriers d’aller lui chercher le grimoire dans l’antre de Jarko en échange de son savoir, devenu illégal par traité du Roy. Mais certain garde un œil sur lui, comme Lothan, de la Tour des Mages de HavreClair, où Araknor loge contre quelques pièces…

Troisième fils d’une famille bourgeoise de HavreClair, le destin d’Elmert était de devenir le successeur des affaires de son père, puisque ses deux frères aînés s’étaient révélés d’excellents magiciens et étaient partis vivre de leur art à CielArgent. N’étant pas plus doué pour les affaires que pour la magie, Elmert préférait se réfugier à la taverne, la nuit, pour écouter les bardes et autres troubadours de passage raconter des histoires de chevaliers et de monstres. De plus, la renommée de Jagar Kar, un enfant du pays, devenait de plus en plus grande et commençait à lui donner des idées.

Puisant dans la bourse de son père, Elmert paya Ortanalas, le tout jeune instructeur martial du village, pour un entraînement secret. Et c’est ainsi qu’au cours de ses jeunes années, Elmert devint un bretteur hors pair.

À cette période, HavreClair n’était pas la ville sécurisée d’aujourd’hui, et c’est lors d’une tentative de pillage de la part des brigands qu’Elmert révéla à tous son talent guerrier. Surprenant tout le monde, son père le premier, Dame Cymoril, Baronne de HavreClair et leader des Rédempteurs lui offrit une place de Rédempteur et le poste de Garde de HavreClair.

Quelques mois plus tard, alors que la menace orque était au plus haut, un combat titanesque, opposant deux des plus terribles des ces orques, transforma HavreClair en île. À peine le premier pont de fortune achevé, Elmert fut le premier sur le champ de bataille. Identifiant le corps de Gortak, Maître de guerre des orques, qu’il avait déjà repoussé quelques semaines auparavant, Elmert réalisa l’immense aide que l’autre orque avait apporté à la communauté de HavreClair, voir d’Arakas, et décida de le ramener chez lui pour le soigner.

Nommé Murmuntag, l’orque se révéla d’agréable compagnie, et Elmert réussi même à lui apprendre les rudiments de la langue des hommes. Ensemble, ils allèrent repousser de nombreuses attaques de pillards qui en voulaient à la richesse de la cité et d’orques, qui souhaitaient venger la mort de leur chef. Alors que Murmuntag s’intégrait dans la vie du village, Jagar Kar revint à HavreClair. Très rapidement Elmert et Jagar se lièrent d’amitié et Jagar fini l’instruction martiale d’Elmert et de Murmuntag. Bien que la Baronne Cymoril le lui ait proposé, Jagar Kar refusa le poste de Garde en chef de HavreClair car il préférait instruire les jeunes plutôt que de les commander, mais surtout parce qu’il avait repéré en Elmert un potentiel énorme.

Elmert Mertis devint donc Garde en chef, poste qu’il occupe toujours. Et si vous voulez le rencontrer, vous le trouverez certainement non loin de la fontaine de HavreClair…

Par une nuit bénie par Syl, un enfant naquit et son nom fut Iraltok. Bien que né dans une famille démunie de HavreClair, Iraltok fut quand même accepté à la Tour des Mages de la ville car les anciens avaient vu en lui un être prometteur. Et en effet, ils ne s’étaient pas trompés.

Après deux années en tant que page, chargé de balayer les couloirs et de ranger les grimoires empruntés par ses aînés, Iraltok connaissait les moindres recoins de la Tour et était pressé de commencer son apprentissage de l’art magique. Arrivé à l’âge de dix ans, Iraltok montrait un talent qui faisait honneur à ses professeurs, et grâce à leur appuie, il fut accepter dans la prestigieuse école de magie d’Urtanar.

Les années qu’Iraltok passa à Urtanar furent riches en expérience pour le jeune homme. Il partagea sa chambre avec l’un des meilleurs élèves de sa session, Shovanis, et rencontra Uranos, élève quasi-légendaire de l’école, originaire d’Arakas, tout comme lui. Ayant obtenu la charge de remettre à neuf la Tour des Mages de HavreClair, Uranos proposa à Iraltok de venir avec lui afin de le seconder dans sa tâche, mais celui-ci refusa, car il ne voulait pas sacrifier les années d’études qui lui restaient encore à faire. Avec l’aide Shovanis, Iraltok devint un excellent spécialiste de l’élément du feu et réussi même à obtenir le très recherché diplôme de Scribe d’Arcane.

Quelques jours après la remise de ce diplôme, Iraltok reçu une missive de HavreClair ; Uranos lui proposait la place de Scribe d’Arcane de la Tour. Iraltok accepta avec joie, amenant avec lui, par la même occasion, Shovanis qui était à la recherche de son frère, perdu quelque part sur Arakas. À peine Iraltok s’était-il habitué à son nouveau statut qu’un terrible événement arriva. Sa majesté Théodore XIII fut victime d’une tentative d’assassina. Inculquant la faute aux mages, le Roy tenta de tous les emprisonner. Bien heureusement, Uranos avait organisé la résistance et Iraltok eut tout loisir d’utiliser ses talents de scribes. Il parvint à faire parvenir de nombreux messages codés aux quatre coins du royaume, et ce fut à l’aide de ses messages qu’une organisation hétéroclite d’aventuriers fut mise en place pour plaider la cause des mages du royaume.

Aujourd’hui, la situation est rétablie, et Iraltok instruit à la Tour des Mages de HavreClair quelques sortilèges issus de l’école du feu. Et en tant que Scribe d’Arcane, c’est aussi à lui qu’il faut vous adresser si vous souhaitez acquérir un nécessaire à écriture runique…

Fils de deux disciples de Brehan, Ortanalas fut baigné dès la naissance dans un environnement dédié au dieu de la guerre. Son père lui apprit tout ce qu’il connaissait du maniement des armes, alors que sa mère l’éduquait aux aspects stratégiques et pédagogiques du combat. Ortanalas s’avéra être un excellent élève, mais, chose plus surprenante, un professeur inné. En effet, à la surprise de tous, Ortanalas apprit à ses jeunes camarades quelques techniques simples de survie et de combat.

Pour ses quatorze ans, son père lui offrit une armure de cuir de gobelins bénie par ses soins. Arraché à plus de dix gobelins le cuir avait été séché au soleil pendant deux semaines, avant d’être tanné par le meilleur armurier de CielArgent. L’armure ainsi formée avait ensuite été confiée aux clercs de Brehan qui l’avaient couverte de runes magiques, et le père d’Ortanalas en avait présidé la bénédiction finale. Et c’est équipé de cette armure qu’Ortanalas participa activement à la défense des murs de HavreClair.

Avec les années, Ortanalas développa une fibre pédagogique et grâce à l’influence de ses parents et l’aide de la toute nouvelle Baronne Cymoril, il réussit à fonder une école martiale à HavreClair, juste au-dessus de la fontaine. Ses premiers élèves furent la garde de HavreClair ainsi qu’un jeune garçon : Elmert Mertis, qui secrètement rejoignait son école tous les soirs.

Mais un jour Jagar Kar, celui qui avait tout réussi, revint à HavreClair, et avec lui sa renommée et son influence. N’ayant plus ses parents pour le soutenir, Ortanalas perdit sa place d’instructeur au profit de Jagar, devenant seulement son assistant et déménageant l’école sous le temple. Voilé par l’auréole de Jagar Kar, Ortanalas développa du mépris envers l’homme qui lui avait tout pris : son école, ses amis, sa vie.

Mais très vite, Ortanalas remarqua combien il était indispensable au bon fonctionnement de l’école, et cela lui redonna espoir. Alors même s’il paraît toujours froid avec Jagar, Ortanalas s’est en fait attaché à l’homme et vous entraînera avec plaisir si vous le lui demandez…

Lorsque gronde l’orage dans le ciel, ce n’est jamais bon signe. Pourtant, c’est par une nuit d’orage que sont nés Nevanis et Shovanis. Et orageux fut le couple que formaient leurs parents, un prêtre d’Artherk et une puissante magicienne. Quelques années à peine après leur naissance, leurs parents se séparèrent, emportant chacun un des frères ; Nevanis avec son père et Shovanis avec sa mère.

Nevanis passa alors toute son enfance au temple de HavreClair avec son père. Il y apprit l’amour d’autrui, le don de soi et le dépassement de ses limites. Nevanis s’avéra être un élève exemplaire apprenant sans relâche un maximum de sortilèges.

Shovanis, lui, voyagea avec sa mère jusqu’au continent du sud-est, à la Tour d’Urtanar. Et comme son frère, il fut un élève remarquable, avalant les leçons comme du petit lait. Certains racontent aussi qu’il passait ses nuits dans la bibliothèque de la tour à travailler ses propres sortilèges. Il partageait sa chambre avec un jeune homme originaire de HavreClair, qui se nommait Iraltok. Une véritable amitié se noua entre les deux mages, et ils travaillaient ensemble tous leurs sortilèges, Iraltok se spécialisant dans l’école du feu et Shovanis dans l’école de l’eau.

Séparés trop jeunes l’un de l’autre, les deux frères n’avaient jamais appris qu’ils avaient un double de sang. Et d’un commun accord, leurs parents leur révélèrent l’existence de l’autre pour leurs seize ans. Contre toute attente, la réaction des deux jeunes hommes fut la même : ils avaient toujours su, et le ressentaient au plus profond de leur âme. Ils décidèrent aussi de mener leurs études à terme afin d’être totalement prêts avant d’entamer des recherches.

Mais Nevanis fut contraint par ses supérieurs à rester à HavreClair, car Artherk l’avait désigné comme le gardien de Balork, ce prêtre fou qui avait rejoint l’Haruspice. Il dépensa le maigre trésor qu’il avait accumulé pour envoyer des messagers à la recherche de son frère. Pendant ce temps, Shovanis était parti pour Arakas avec Iraltok, qui avait reçu la place de Scribe d’Arcane à HavreClair. Et durant quelques semaines les deux frères vécurent dans la même ville sans se douter de la présence de l’autre.

Heureusement, les dieux furent cléments. Blessé par un nouveau sortilège qu’il cherchait à mettre au point, Shovanis fut soigné par le Frère Kiran, qui fut stupéfait par la ressemblance du mage avec l’un des ses prêtres. Les deux hommes discutèrent de longues minutes et Frère Kiran fit finalement chercher Nevanis. La joie qu’éprouvèrent les deux frères ainsi réunis est indescriptible : larmes et rires, tristesse et bonheur.

C’est ainsi que Shovanis rejoignit son frère dans le sous-sol du temple de HavreClair, où ils aident toujours les jeunes aventuriers qui descendent combattre l’infâme Balork…

L’histoire de Kirlor Dhul, bien que très belle, n’est que le reflet déformé d’une réalité toute autre. Le Roy Théopold ne mourut pas de sa belle mort mais fut assassiné par l’indigne Théodore.

D’autre part ce fameux tournoi des princes n’a jamais eu lieu. En effet Théodore comprit vite qu’il ne pourrait jamais gagner ce tournoi car il n’avait pas le talent nécessaire pour pouvoir vaincre ses douze frères. Il fomenta alors un complot encore plus vicieux que celui qu’il avait fait pour assassiner son père.

Il rechercha un homme au c½ur aussi noir que lui et il le trouva à HavreClair. Il rencontra un certain Araknor et signa un accord avec lui. Araknor devait jeter un puissant sortilège issu de l’art sombre de la nécromancie sur les frères de Théodore et ainsi il serait le seul à se présenter au tournoi des princes. Ce puissant sort de nécromancie, bien que réussi, n’était pas sans contraintes, et pour que le sort persiste il fut lié au nouveau Roy : ce serait son énergie vitale qui assurerait le bon maintient du sort, provoquant ainsi une fatigue sans fin. Et c’est pour cela que le Roy apparaît toujours fatigué et qu’il protège le sorcier nécromant Araknor, lui ayant octroyé le droit de rester dans la Tour des Mages de HavreClair où il n’était plus très bien vu et en l’oubliant lors des purges qui suivirent son attentat.

D’autre part le tournoi pour la succession ne devait pas conduire à la mort de tous les princes mais simplement faire régner le plus vaillant. Ce tournoi, comme tout bon tournoi de chevalerie, devait être une joute entre les treize frères avec abandon ou épaule au sol pour le perdant. (Quel homme, même Roy, tuerait douze de ses treize fils ?)

C’est donc un Roy fourbe et manipulateur qui monta sur le trône du royaume de Lunedor. Ses proches le savent et cachent la véritable histoire pour protéger leurs intérêts. Ce qui est triste, ce sont ces jeunes qui rentrent à son service croyant servir le bien alors qu’ils servent le pire des hommes et une bande de nobles avides d’or et de pouvoir. Mais la jeunesse est fougueuse et ne se donne pas toujours le temps de réfléchir!

Il y avait, maintenant plus loin que la mémoire des hommes, une immense tribu qui régnait sur les plaines, aujourd’hui appelée « Le Camp Orque ». À sa tête, se trouvait Gortak, Maître de guerre et chef de la tribu, et à sa droite, Murmuntag, son dauphin et son meilleur élève. Gortak était fier de Murmuntag, aucun orque avant lui n’avait montré autant d’adresse aux maniements des armes, ni autant d’intelligence, chose plutôt rare chez les non-chamans.

Pourtant, malgré son affection pour Murmuntag, (Sentiment qu’il n’avouera jamais) Gortak ne pouvait s’empêcher de douter son protégé ; jamais il n’avait vu un orque aussi peu enclin aux pillages, aux massacres ou aux rapts. De plus, Murmuntag avait été le premier orque à faire des prisonniers. Enfin, lors d’une récente embuscade, les voix étaient montées car Murmuntag avait voulu laisser la vie sauve à une femme et son enfant.

Gortak n’en pouvait plus, une nuit il envoya chercher Murmuntag pour des explications. Les deux orques avaient perdu leur complicité d’antan, aucun ne comprenait plus l’autre et Murmuntag fut mis aux arrêts pour insubordination. Gortak avait décidé de le sacrifier à l’Haruspice.

Heureusement pour lui, Murmuntag était aimé, et même adoré par son frère Guntertag, dit « Destroy ». Grâce à son aide, il réussit à s’évader et à quitter le camp orque.

S’en suit une période peu connue de la vie de Murmuntag, vivant de rapine et de chasse, il est dit qu’il travailla un temps pour Jarko ou s’associa avec des aventuriers en quête des trésors d’Arakas. Mais nul part il n’était en sécurité, Gortak ayant déclenché la Waagg, châtiment extrême de la culture orque : La victime est chassée par la tribu au grand complet et les dieux seuls savent ce qu’il advient de la victime quand celle-ci est capturée. Aveuglé par la rage, Gortak avait lui-même pris la tête de la chasse.

C’est à l’est de l’île, près du village aujourd’hui connu sous le nom de HavreClair, que Gortak retrouva Murmuntag. Ne lui laissant aucun répit, Gortak attaqua son ancien élève. Mais quel élève ! Murmuntag se défendait aussi bien que Gortak attaquait, enchaînant feintes et ripostes, alternant estoc et taille. Les deux adversaires devaient être de niveau équivalent, l’un porté par la vigueur de sa jeunesse, l’autre par les réflexes de son expérience. Les textes disent que la lune se leva deux fois avant que les premiers signes de fatigue apparaissent, et encore deux fois pour que le combat finisse.

Gortak commençait à manquer de souffle, mais il avait déjà grièvement blessé Murmuntag. Ne sachant plus comment vaincre ce terrible escrimeur, Murmuntag tenta une dernière botte contre celui-là même qui la lui avait apprise. D’un coup et d’un seul Murmuntag trancha Gortak du sommet du crâne jusqu’à l’aine, mais le coup avait été porté avec tant de colère et de force que l’arme de l’orque s’enfonça dans le sol du champ de bataille, créant ainsi une fissure, si large et profonde que les eaux de la mer, toute proche, la remplirent. Mais un tel coup n’était pas sans le sacrifice de toutes ses défenses, et Gortak réussi quand même à aggraver les blessures de Murmuntag.

Celui-ci tomba dans un profond coma. C’est un tout jeune guerrier du village qui le secourut, prénommé Elmert il me semble. Bien que tout le monde au village le craignit, tous avaient un profond respect pour l’exploit qu’il avait réalisé.

Avec le temps les choses finirent par s’arranger, et Murmuntag faisait maintenant partie du village devenu une ville…

C’est dans une famille brehanite de HurleVent que Uranos vit le jour. Alors que ses parents voyaient en lui un futur grand chevalier, d’étranges phénomènes se déclarèrent autour du bébé : Bougies qui s’allumaient seules, objets qui changeaient de place, et cætera. Comme ils étaient inquiets, ses parents demandèrent des réponses aux prêtres du temple. La réponse les surpris : Uranos avait été béni par Syl, déesse de la magie et possédait un don inné très développé.

C’est pourquoi Uranos passa les plus jeunes années de sa vie à étudier à la Tour des Mages de HurleVent, avec, entre autres, Liurn Clar comme camarade. Mais très vite ses professeurs furent dépassés par le talent que montrait Uranos. Jamais il ne pourrait montrer ses véritables capacités en restant à HurleVent. Avec l’accord de ses parents, les mages envoyèrent Uranos à Urtanar, la plus grande école de magie d’Althéa, située sur le grand continuant du sud-est.

Le rythme imposé à Urtanar ne posa pas de problème à Uranos. C’est dans le domaine de la magie de terre qu’Uranos s’amusa le plus, surclassant même bons nombres d’apprentis, pourtant plus âgés et expérimentés que lui. Et quelques années plus tard, il devint le plus jeune mage diplômé de la Tour d’Urtanar, et l’est toujours. Pendant ses années d’études il rencontra de nombreuses personnes, et notamment Iraltok et Marsac Cred. Uranos appréciait les deux jeunes hommes, et quand il dut partir à HavreClair pour assurer le bon fonctionnement de la Tour des Mages, Uranos leur proposa de l’accompagner. Mais l’un comme l’autre refusèrent, il leur restait encore trop à étudier pour qu’ils se sentent prêts.

Ainsi Uranos revint seul à HavreClair où il prit la direction de la Tour. Il distribua à ses étudiants tout le savoir qu’il avait accumulé aux cours de ses années d’apprentissage. Uranos était très fier quand un de ses élèves, comme Lothan par exemple, se montrait particulièrement doué. Mais les mages de HavreClair vieillissaient, et trop peu de jeunes venaient les remplacer. Uranos redemanda donc à Iraltok et Marsac de venir travailler avec lui à la tour. Marsac dut refuser, car il travaillait déjà à HurleVent. Par contre Iraltok, resté à Urtanar, accepta avec joie le poste de Scribe d’Arcane, emmenant avec lui un de ses camarades, Shovanis.

Alors que le royaume de Lunedor venait tout juste de fêter l’arrivée sur le trône de Théodore XIII, un terrible attentat contre celui-ci fit basculer la vie de tous les mages. Proclamé hors-la-loi parce qu’il enseignait des sorts offensifs, Uranos dut fuir sa tour. Il se téléporta dans la grotte de HavreClair, quelques instants à peine avant que le Maître d’Armes William investisse sa tour. Ainsi caché Uranos organisa un semblant de résistance, enseignant à tous ceux qui le souhaitaient la magie, et organisant un groupe d’émissaires pouvant plaider la cause de tous les mages du royaume.

Lorsque la situation fut rétablie, Uranos, avec l’aide de nombreux mages d’Arakas, réalisa l’un des plus puissants sortilèges jamais créés ; ils placèrent tout autour de la cité de HavreClair un dôme de protection interdisant tout forme de violence physique en son sein. (C’est une des raisons pour lesquelles Darkfang reste inoffensif, et il est à remarquer que ce dôme n’affecte pas les morts-vivants et les créatures de faible intelligence comme les gobelins.) Certaines rumeurs affirment que sur d’autres miroirs le sort aurait échoué ou qu’il aurait été tellement puissant qu’il s’étendrait sur tout Althéa.

L’entretient d’un tel sort coûte beaucoup à Uranos, notamment sa mémoire, si donc il vous demande de l’aide, sachez qu’il est toujours dans la Tour des Mages au nord de HavreClair et qu’il recherche des ailes de chauves-souris, même si cela lui échappe parfois…